Dans la partie I, "L'évolution de l'avion supersonique", vous avez pu voir les débuts des vols supersoniques civils ou non, avec le plus grand représentant de ces vols commerciaux : le Concorde. Les problèmes qu'il a rencontrés et qui ont causé sa perte ont permis aux industriels actuels de penser à de nouveaux avions pouvant voler et réussir d'un point de vue économique ; car c'est surtout sur cette partie que le Concorde perd la face.
Aujourd'hui, tout est mis en oeuvre pour permettre le retour des vols supersoniques commerciaux. Ainsi, dorénavant la question n'est plus de savoir si les avions supersonique détrôneront les avions classiques mais QUAND ils le feront. En effet, il reste de nombreuses contraintes techniques à résoudre comme nous vous l'avons montré dans la seconde partie de ce TPE.
2 projets sont actuellement en cours de conception, il s'agit d'avions supersoniques commerciaux proposant de nombreuses nouveautés scientifiques et techniques pour répondre aux attentes de fiabilité, de sécurité et de respect de l'environnement qui sont de normes aujourd'hui.
• Le ZEHST, pour Zero Emission HyperSonique Transportation, est le projet de supersonique du groupe EADS. Il a été présenté le 18 juin 2011 au salon du Bourget à Paris. Son premier vol est prévu pour 2050 et il devrait pouvoir transporter entre 60 et 100 passagers. Volant à environ 4800 km.h-1, environ Mach 4, soit deux fois plus vite que le Concorde, il pourra relier Tokyo au départ de Paris en moins de 2h30 alors qu'il faut aujourd'hui plus de 11 h.
Pour battre ces records de vitesse, le ZEHST sera équipé de 3 moteurs : des turboréacteurs classiques pour les phases de décollage et d'atterrissage, des moteurs fusées pour le passage dans la stratosphère car l'une des autres grandes nouveautés est le vol dans la stratosphère, soit entre 5 000 et 15 000 m d'altitude. Enfin pour la phase de vol à vitesse de croisière, il utilisera des statoréacteurs.
On pourrait craindre que cet avion soit l'une des inventions les plus polluantes au monde. Et bien non : il est prévu que les turboréacteurs fonctionnent grâce à des biocarburants à base d'algues, les moteurs fusées et les statoréacteurs avec un mélange d'hydrogène et d'oxygène qui ne rejettera ainsi que de l'eau dans l'environnement fragile de la stratosphère.
Seul le prix des billets restent problématiques : comptez environ 8000 $ pour un vol Paris-Tokyo.
• L'A2 est un projet d'avion hypersonique du Britannique Réaction Engines Limited, qui fait aussi partie du projet de recherche européen Lapcat. Il devrait être disponible dès 2030 et pourrait transporter jusqu'à 300 passagers en 4h sur un vol Bruxelles - Sidney contre environ 22 h actuellement pour un vol direct. Il mesurerait 140m de long pour un diamètre de 75m.
Pour atteindre des vitesses hypersoniques, il devrait voler à Mach 5, soit environ 6000 km.h-1, et disposerait de 2 moteurs par aile. Ce seront des Scimitar (voir Les moteurs). Ainsi, il volera à vitesse subsonique durant les phases de décollage, d'atterrissage ainsi que pendant le survol des terres habitées, puis il passera à la vitesse supersonique lors du survol de terres inhabitées, comme l'océan. De plus, pour minimiser le bruit, il volera à une altitude d'environ 25 000 mètres.
Pour éviter toute pollution, ces moteurs fonctionneront à l'hydrogène, ainsi ils ne rejetteront que de l'eau sous forme gazeuse dans l'atmosphère. Celui-ci servira aussi de liquide de refroidissement, car à vitesse maximale, l'air entrera dans les moteurs à une température proche de 1000°C.
Le prix du billet sera d'environ 4000 €, mais il dépendra surtout de la manière dont sera extrait l'hydrogène approvisionnant les moteurs.